B3. LA LOGIQUE DU TERRAIN, DE LA TERRE à L'HOMME




la logique du terrain, De la terre à l’homme
extrait de Une médecine guerrière militarise la santé publique[1]

[…] Les scandales émergents de la médecine industrielle révèlent enfin son ignorance présomptueuse des lois de la nature, lesquelles sont à l’oeuvre dans le corps humain comme ailleurs, mais bafouées depuis la consécration de la théorie du « microbisme » imaginée par Pasteur et dogmatisée par ses successeurs : compétition à mort est le maître mot de ce concept.

Bref rappel historique de 150 années de guerre « sainte »
Depuis cette époque, sus aux microbes envahisseurs, aux cellules anarchiques et aux mutinés du système immunitaire ! C’est le triomphe industriel des antibiotiques et des vaccins (artillerie légère avec pesticides et poisons), du bistouri (arme blanche pour mutilation), puis de la chimiothérapie (artillerie lourde avec gaz sarin ou moutarde), et enfin de la radiothérapie (arme atomique avec cobalt et iode radioactif). Sans cet arsenal – pour la bonne cause, comme dans toutes les guerres – le médecin est seul, impuissant, à la merci d’un effondrement technologique...
Alors que le paisible et génial Béchamp, savant contemporain de Pasteur et découvreur des microzymas, affirmait et prouvait ce que l’on ne saurait plus ignorer de nos jours : le microbe est un allié constructif et la qualité du terrain qui l’héberge est le fondement de notre santé. La coopération est au coeur de ce système.

Amis paysans, cela ne vous rappelle rien ?
Eh oui, la médecine a suivi les dérives grossières de l’agriculture industrielle et présente les mêmes défauts. Le parallèle est frappant, comme en témoignent les textes qui suivent de Claude et Lydia Bourguignon, spécialistes de la microbiologie des sols. Parlent-ils uniquement de la terre ? Pour m’en assurer, j’ai remplacé quelques mots clés du vocabulaire agro végétal par leur équivalent humain. Je vous laisse apprécier ce qu’il en ressort quand le mot « agriculture » est traduit par « médecine », le mot « sol » par « terrain » ou « organisme », etc.


De la terre...
... à l’homme
Extraits de Biocontact avril 2009, Marianne juin 2009 et Ushuaia magazine sept/octobre 2009
Remplacement du vocabulaire de la nature par celui de la physiologie humaine (en gras)
Depuis la fameuse « révolution verte », la destruction des sols agricoles de la planète s’est accélérée car nous avons occulté le fait que le sol est un milieu vivant et dynamique. Mais, pour que nos attitudes évoluent, il faut d’abord comprendre comment un sol fonctionne.
Depuis la fameuse « révolution pasteurienne », la destruction du terrain de l’être humain s’est accélérée car nous avons occulté le fait que le l’organisme est un milieu vivant et dynamique. Mais, pour que nos attitudes évoluent, il faut d’abord comprendre comment fonctionne le terrain.
La microflore des sols est composée principalement de bactéries, d’algues, de champignons (...). Ces microorganismes sont très importants dans la décomposition chimique des matières organiques et le recyclage des éléments nutritifs. (...) Toute cette faune va participer au bon équilibre du sol (...) en lui assurant une bonne porosité qui favorisera les échanges gazeux et l’infiltration des eaux de pluie. (...) Les champignons produisent des structures filamenteuses qui permettent de consolider la stabilité structurale du sol.
La microflore de l’organisme est composée principalement de bactéries, et autres microbes (...). Ces microorganismes sont très importants dans la décomposition chimique des aliments et le recyclage des éléments nutritifs. (...) Toute cette faune va participer au bon équilibre du terrain (...) en assurant une bonne circulation des fluides qui favorisera les échanges, l’oxygénation et l’assimilation des apports de la nature. (...) Les microzymas ou nanobactéries produisent des structures qui permettent de consolider la stabilité structurale du terrain.
En cessant d’apporter de la matière organique et en accélérant sa disparition par des labours profonds, par l’irrigation et par l’excès d’azote, on supprime l’alimentation de la faune du sol, ce qui la fait disparaître. Cette disparition est accélérée par les pesticides qui tuent cette faune. (...) Privé de ces éléments, le sol s’acidifie et entre dans sa phase de dégradation chimique.
En cessant d’apporter des nutriments et en accélérant leur disparition par une nourriture abusive, par une mauvaise hydratation et par l’excès de toxines, on supprime l’alimentation des bactéries constructives du terrain, ce qui les fait disparaître. Cette disparition est accélérée par les antibiotiques qui les tuent. (...) Privé de ces éléments, le terrain s’acidifie et entre dans sa phase de dégradation chimique.
Le sol disparaît, le patrimoine s’en va et l’homme, pourtant responsable de ce désastre, accuse la pluie, le vent ou le soleil de la perte de son sol.
Le terrain se délite, le patrimoine santé s’en va et l’homme, pourtant responsable de ce désastre, accuse le temps, le hasard ou les autres de la perte de son équilibre vital.
Telle est la rançon de l’agriculture intensive qui néglige le rôle du sol et se contente de mettre les plantes sous perfusion d’engrais et de pesticides.
Telle est la rançon de la médecine intensive qui néglige le rôle du terrain et se contente de mettre les humains sous perfusion d’aliments artificiels et de remèdes chimiques antivie.
Malgré les revendications des multinationales de l’agro-industrie, le sol n’est pas un simple support sur lequel on peut se permettre de faire n’importe quoi. Ces dernières décennies ont vu une augmentation dramatique de la désertification des sols. Il est clair que l’agriculture intensive et l’agronomie telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui ne sont pas durables. Il est temps d’adopter une nouvelle approche : l’agrobiologie.
Malgré les revendications des multinationales de la pharmacie, le corps n’est pas un simple support sur lequel on peut se permettre de faire n’importe quoi. Ces dernières décennies ont vu une augmentation dramatique de la perte immunitaire des organismes. Il est clair que la thérapie chimique intensive et la médecine telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui ne sont pas durables. Il est temps d’adopter une nouvelle approche : la médecine écologique.
Ce sont les mêmes firmes qui fabriquent les engrais, les pesticides et les médicaments. La boucle est bouclée. Si des décisions politiques ne sont pas prises de façon drastique pour arrêter ce cercle infernal – en développant un enseignement de l’agriculture durable prenant en compte les mécanismes biologiques de fonctionnement des sols, en acceptant que l’on ne peut pas faire pousser n’importe quelle plante dans n’importe quel sol – alors nous aurons toujours plus de gens sous-alimentés. Ils sont déjà plus d’un milliard... Ce scandale ne peut plus durer.
Ce sont les mêmes firmes qui fabriquent les engrais, les pesticides et les médicaments. La boucle est bouclée. Si des décisions politiques ne sont pas prises de façon drastique pour arrêter ce cercle infernal – en développant un enseignement de la médecine durable prenant en compte les mécanismes biologiques de fonctionnement des organismes humains, en acceptant que l’on ne peut pas donner n’importe quel produit à n’importe quelle personne – alors nous aurons toujours plus de gens malades. Ils sont plus d’un milliard... Ce scandale ne peut plus durer.


Oser le bon sens
Nous appelons « progrès » la fuite en avant d’une Recherche qui capitalise sur les problèmes engendrés par des intérêts scientistes ou crapuleux. Nous finançons toujours plus un système qui nous dépossède de notre capacité à prendre gratuitement soin de nous-mêmes. Le véritable « progrès » de la science ne serait-il pas de s’ouvrir humblement à la compréhension du fabuleux potentiel mis à notre disposition par la Nature, experte en Recherche et Développement depuis trois milliards d’années ?[2]


[1] Tribune libre parue dans le bulletin décembre 2009 de la Confédération paysanne de l’Aude
[2] A. C’est notamment l’objet du Biomimétisme, science récente de l’innovation inspirée par la nature.
      B. Les mesures de la Bioélectronique, présentées sous la forme de diagrammes, démontrent de façon éclatante l’intime parenté
      entre la qualité des sols et celle du terrain humain.